Utilisateur:Emmanuel Dissais/sauvegarde

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Emmanuel Dissais/sauvegarde
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Maurice Alphonse Jacques Fombeure, né le à Jardres (Vienne) et mort le à La Verrière dans les Yvelines[1], est un écrivain et poète français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né le à Jardres[2], Maurice Fombeure est issu d'une famille d'agriculteurs du Poitou. Son grand-père, viticulteur, s'est installé à Jadres en 1881, y achetant avec soixante hectares de terres (plus tard partagés entre ses six enfants) la maison où naît Maurice. Sa mère, née Daillet, meurt treize jours après sa naissance[3] ; il va alors passer son enfance à Augeron[4],[5],[6], sur la commune de Bonneuil-Matours (Vienne) chez ses grands-parents maternels et en compagnie de son père qui est venu travailler avec ses beaux-parents[3].

Il fait ses études au collège à Châtellerault puis, en 1922, entre à l'École normale de Poitiers[3] où il exerce ses premiers vers dans "Le diable dans le beffroi"[7] , organe des étudiants poitevins . Il rencontre deux poètes qu'il admire : Max Jacob et André Salmon.

En 1930 année de son mariage. il publie "La Rivière aux Oies"[8], son premier recueil de récits[3]. Alors étudiant à l'École normale supérieure de Saint-Cloud[9], âgé de seulement 24 ans, ses écrits dégagent une nostalgie profonde. Ce premier ouvrage, qui se démarque du style habituel de l'ENS, établit un choix thématique central dans sa vie : l'attachement à la terre et à la paysannerie[10]. Ce thème deviendra le fil conducteur de son œuvre littéraire.[11] comme l'écrira Paul Claudel à son sujet en 1942.

Maurice Fombeure, la rivière aux oies,  :

« J’ai longtemps erré. Je me sentais diminué, incomplet. Je portais mon village en moi comme une maladie dont on sait qu’on va mourir »

En juillet 1933[12], il termine ses études et devient professeur de lettres, enseignant successivement à Mirecourt, Arras et Saint-Germain-en-Laye et finalement à Paris au collège Lavoisier[3], Malgré ces changements de poste, il reste profondément attaché à sa région natale, où il retourne chaque été. Cette région est une source d'inspiration majeure pour sa poésie[3].

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il fut mobilisé au sein du 57e régiment d'infanterie coloniale[13] avec le grade de sergent, grade bien en deçà de ses hautes études universitaires, mais justifié par un comportement agité lors de son service militaire[14]., dont il a tiré un livre intitulé "Soldat"[15].

Tirant profit de ses expériences de guerre, il rédigea ultérieurement un récit autobiographique intitulé "Les godillots sont lourds"[7], publié par les éditions Gallimard. Cet ouvrage couvre la période allant du jour de sa mobilisation jusqu'à sa libération, offrant un témoignage sur les événements vécus pendant cette période de l'histoire.

En 1946, en collaboration avec Jean-Pierre Grenier, est publiée "Orion le tueur", une pièce de théâtre interprétée par la compagnie grenier et la compagnie Hussenot. Les dialogues et les chansons sont de Maurice Fombeure. La première a lieu en 1946 au Théâtre d'Iéna. C'est un succès critique qui sera joué jusqu'en 1948 à la Comédie des Champs-Élysées.voir sur gallica [16]

Déjà reconnu parmi un cercle restreint d'amateurs de poésie, le début de la guerre a facilité sa rencontre avec un autre poète et Caporal-chef de circonstance, René Lacôte[7], avec lequel il développera une relation durable[17]. Fombeure le mettra également en contact avec, entre autres, Léon-Paul Fargue et Jean Paulhan[7].

Figure éminente de la scène littéraire française jusqu'aux années 1960, jury permanent du prix Cazes[18],[19] période ou il s'est illustré dans divers domaines créatifs, incluant la littérature, la musique, le théâtre, la critique littéraire et la participation à de multiples jurys. Il anime des cercles littéraires les « Poètes du mercredi »[20] à la brasserie Lipp[21] où il disposait d'une table attitrée, ainsi que pour sa contribution au groupe « De la Nouvelle Origine » au Café de la Régence. Fombeure n'était pas célèbre pour sa sobriété, une caractéristique qu'il n'a jamais cherché à dissimuler et qui divertissait grandement son cercle d'amis, parmi lesquels figuraient des personnalités telles que Robert Sabatier, Marcel Aymé, Jacques Prévert et Léon-Paul Fargue, qui ont partagé de nombreuses anecdotes savoureuses à son sujet.

Sa carrière a également été marquée par une collaboration notable avec Ervin Marton, un photographe d'origine hongroise. Cette association a été initiée par une rencontre fortuite et a abouti à la création d'un ouvrage commandité par l'Office du Tourisme de la Ville de Paris, intitulé « Paris m'a souri ». Ce livre a contribué à la production d'images mémorables représentant le Paris artistique, des images qui restent célèbres à ce jour. La collaboration entre Fombeure et Marton est devenue un témoignage de l'effervescence culturelle parisienne, illustrant le talent et l'esprit de leur époque.

Il obtient le grand prix de poésie de la Ville de Paris en 1958. Il est membre de l'académie Ronsard[22]. Malade, il cesse d'écrire à partir de 1966[3].

Maurice Fombeure meurt le , hospitalisé dans un centre de la Mutuelle générale de l'Éducation nationale, à La Verrière[23] et il est inhumé à Bonneuil-Matours[22].

En août 2001 Maurice Fombeure entre officiellement dans la liste des auteurs et compositeurs considérés comme classique par arrêté du JORF n°207 du 7 septembre 2001[24]

Réception des arts et lettres par André Malraux.

Décorations[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Paul Claudel dit de lui :

« Il faut lire Maurice Fombeure, c'est quelqu'un qui parle français, un certain français, un certain vers français, clair et gai comme du vin blanc, et aussi adroit et prompt dans son empressement dactylique que le meilleur Verlaine, la veine de François Villon et de Charles d'Orléans[3]. »

Musée[modifier | modifier le code]

carte vers 1952 de Maurice Fombeure.

Un musée lui est consacré à Bonneuil-Matours[12]. On y retrouve des originaux de ses œuvres ainsi que de nombreux effets personnels de l'écrivain.

Noms de lieux[modifier | modifier le code]

  • Une école porte son nom à Bonneuil-Matours (Vienne)
  • Un collège porte son nom à Ménigoute (Deux-Sèvres)[25].
  • Une rue de Siaugues-Sainte-Marie (Haute-Loire), village de naissance de son épouse Carmen Javaugues (1907-1993)[26], connue comme poétesse sous le nom de plume de Carmen Oriol, et où le couple se rendait en villégiature, porte le nom de « rue Carmen et Maurice Fombeure »[27].

En musique[modifier | modifier le code]

  • En 1942, le compositeur Francis Poulenc met en musique six poèmes de Maurice Fombeure extraits du recueil Chansons de la grande hune, dans un cycle qu'il nomme Chansons villageoises[28].
  • En 1967, le chanteur et compositeur Michel Fugain, dans son premier album titré Michel Fugain, reprend dans le titre Le Sergent le texte de l'une de ces chansons, originellement appelée Le Retour du sergent[29].
  • En 1967, Mistigri (chanteuse) Interprète à la télévision une chansons de Maurice Fombeure[30]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Poésies[modifier | modifier le code]

  • Images de la nuit : Poèsies, Paris, Sagesse, coll. « Les Feuillets de Sagesse »,
  • Les Moulins de la parole : Poèsies, La Hune, , 126 p. (ISBN 9782307256465, lire en ligne)
  • Bruits de la terre, Paris, René Debresse, coll. « Cahiers des poètes », .
  • Maurice Fombeure et Préface de Julien Lanoë, Maléfices des fontaines : Poèsies, Feuillets de l'Îlot,
  • À pas de souris : Poèsies, Carnets de l'oiseau-mouche,
  • Chansons du sommeil léger : Poèsies, Paris, René Debresse, coll. « Cahiers des poètes », .
  • D'amour et d'aventure : Poèsies, Paris, René Debresse, coll. « Cahiers des poètes », .
  • Greniers des saisons : Poèsies, Paris, Seghers, coll. « Cahiers des poètes », , 60 p..
  • Chansons de la grande hune (Les Amis de Rochefort, 1942)
  • À dos d'oiseau : Poésies, vol. réédition 1971, Gallimard, coll. « NRF », , 254 p. (ISBN 9782070317967)
  • Arentelles : Poésies, Gallimard, coll. « NRF », , 144 p. (ISBN 978-2070224401)
  • Aux créneaux de la pluie : Poésies, Gallimard, coll. « NRF », , 176 p. (ISBN 2070224414)
  • Sortilèges vus de près : Poésies, Paris, Denoël, .
  • J'apprivoise par jeu : Poésies, Paris, R. Cayla, coll. « "Les Amis de l'originale" », .
  • gravure de Guy de la Mothe, Mystère de Poitiers : Poésies, Poitiers, l'oiseau de Feu, .
  • Poussière du silence : Poèsies, Paris, Seghers, coll. « Cahiers des poètes », , 60 p..
  • Les Étoiles brûlées : Poésies, vol. réédition 1971, Gallimard, coll. « NRF », , 85 p. (ISBN 2070224430)
  • Dès potron-minet : Poèsies, Paris, Seghers, coll. « Poésie 52 », , 34 p. (ISBN 9782232132957).
  • Pendant que vous dormez : Poésies, Paris, Gallimard, coll. « NRF », , 140 p. (ISBN 2070224449)
  • Une forêt de charme : Poésies, Paris, Gallimard, coll. « NRF », (ISBN 9782070322343)
  • Sous les tambours du ciel : Poésies, Paris, Gallimard, coll. « NRF », (ISBN 2070224465)
  • Maurice Fombeure et préface de Julien Lanoë, Silences sur le toit : Poésies, Paris, Éditions Saint-Michel, .

Réédition et œuvres posthumes[modifier | modifier le code]

Récit et Nouvelle[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Chansons[modifier | modifier le code]

Œuvres Collectives[modifier | modifier le code]

  • collectif, Jeunesse des inédits, .

Publications[modifier | modifier le code]

  • Maurice Fombeure, Nicolas Eekman : Introduction à l'Album II, Reims, Editions de l'Hèbe, , 20 Planches.
  • « Poésies », Almanach de Brioude, Brioude,‎

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Mairie de Jardres, Acte de naissance no 14, sur Archives départementales de la Vienne, (consulté le ), vue 18.
  3. a b c d e f g et h Robert Sabatier, Histoire de la poésie française, vol. 3 : La Poésie française du XXe siècle : métamorphoses et modernité, Paris, Albin Michel, , 795 p. (ISBN 2-226-01397-0, lire en ligne), p. 203-205.
  4. Maurice Fombeure, La Rivière aux oies :

    « L’auteur,jusqu’au collège, a passé toute son enfance dans son village, et surtout dans son hameau d’Ogeron, commune de Bonneuil-Matours.
    Préface de Jacques Fombeure
     »

  5. Emmanuel Dissais, « Maurice Fombeure », Le Picton n° 205 janvier-février, (consulté le ).
  6. Emmanuel Dissais, « Maurice Fombeure », Le Picton n° 205 janvier-février, .
  7. a b c et d Maurice Fombeure, Les godillots sont lourds, Paris, Gallimard, coll. « NRF », , 213 p. (ISBN 2070224422)
  8. Maurice Fombeure, La Rivière aux oies, Paris, Brissaud, , 240 p. (ISBN 978-2-902170-35-7)
  9. Jean Rousselot, Maurice Fombeure par Jean Rousselot : Présentation par Jean Rousselot Choix de textes, bibliographie, portraits, fac-similés., Paris, Pierre Seghers Éditeur, coll. « Poètes d'Aujourd'hui » (no 57), , 239 p., p. 34
  10. Maurice Fombeure, La rivière aux oies :

    « Je sais bien aujourd’hui qu’en littérature, après un Ramuz, après un Pourrat, le vent souffle du côté des champs. Mais je n’y puis rien et je n’y suis pour rien »

  11. Maurice Fombeure (préf. Paul Claudel), A DOS D'OISEAU, Paris, GALLIMARD, , 240 p. (ISBN 9782070317967) :

    « Quand on aime de tout son coeur la bonne vieille terre française et la bonne vieille vie française »

  12. a b c d e f et g Commune de Bonneuil-Matours, Musée Maurice-Fombeure, sur bonneuil-matours.fr, (consulté le ).
  13. « 1e section, compagnie de commandement, chef de peloton d'observateur »
  14. Maurice Fombeure, Soldat, p. 48 :

    « Appréciation du capitaine X commandant le premier groupe des E.O.R. à Fontainebleau : « Élève officier de réserve. extrêmement intelligent (je souris - comment ce con aurait-il pu s'en rendre compte, en admettant que ce fût vrai) mais d'une intelligence perverse et volontiers tournée vers l'ironie. Ne semble aucunement persuadé de l'importance du rôle de l'officier français. A fait un léger effort vers la fin du peloton. »

  15. Maurice Fombeure, Soldat, Paris, Gallimard, coll. « NRF », , 226 p. (ISBN 2070224384)
  16. [Recueil. "Orion le tueur" de Maurice Fombeure et Jean-Pierre Grenier] sur Gallica.
  17. Correspondances manuscrite de Maurice Fombeure 1946
  18. PRIX LITTÉRAIRE Prix Cazes - Brasserie Lipp, sur livreshebdo.fr.
  19. ina.fr, Attribution du Prix Cazes, sur INA, .
  20. Jean Diwo, Chez Lipp, Paris, Denoël, , 208 p. (ISBN 978-2207227497), p. 73 :

    « une revue discrète intitulée Les poètes du mercredi chez Lipp. Chacun y apportait ses rimes et son écot pour l'imprimeur. En face de ces élégiaques distingués qui se réunissaient, à droite en entrant, se retrouvaient, sur la gauche, les tenants de la nouvelle vague poétique. Poètes du mercredi » eux aussi, mais plus jeunes, autour de Maurice Fombeure qui, à quarante ans, faisait figure d'ancêtre. Massif comme une armoire de campagne, ce solide Poitevin s'était déjà fait une place dans le monde des lettres. Il avait son école et ses fidèles. Ceux d'en face, les anciens, bien qu'il ne siégeât pas parmi eux, reconnaissaient sa notoriété, d'autant plus que Paul Claudel venait de le couvrir de fleurs. « Péquenot de génie » »

  21. Jean Diwo, Chez Lipp, Paris, Denoël, , 208 p. (ISBN 978-2207227497)
  22. a et b Jean-Marie Vriet, « Personnage illustre de Jardres : Maurice Fombeure », sur jardres.fr (consulté le ).
  23. Mairie de Paris 6e, Transcription d'acte de décès no 9, sur Archives de Paris, (consulté le ), vue 3.
  24. Journal officiel de la République française, Arrêté du 10 août 2001 fixant la liste des auteurs et compositeurs considérés comme classiques, sur legifrance.gouv.fr.
  25. Le collège sur le site de l'académie de Poitiers.
  26. Mairie de Rouen, Acte de mariage no 678, sur Archives municipales de Rouen, (consulté le ), vue 36.
  27. « Maurice Fombeure », sur Mairie de Siaugues-Sainte-Marie (consulté le ).
  28. Maurice Fombeure et Francis Poulenc, « Chansons villageoises. FP 117 », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  29. Michel Fugain et Maurice Fombeure, « le Sergent. », sur Youtube.
  30. Maurice Fombeure, « Mon Roi », sur ina.fr.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Maurice Fombeure, éditions Seghers, coll. « Poètes d'aujourd'hui », 1957
  • Bibliographie des éditions des œuvres de M. Fombeure établie et annotée par Philippe Pineau, édition Musée Sainte-Croix, 1984
  • Et puis voici des fleurs ...| Le Cherche-Midi | mars 2009 Patrick Poivre d'Arvor poème "Solitude"

Liens externes[modifier | modifier le code]